Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Nicolas Maduro réélu et l'Assemblée nationale, actuellement aux mains de l'opposition, récupérée par le chavisme le 22 avril. Diosdado Cabello escompte bien réaliser ce scénario.
Le vice-président du parti chaviste au pouvoir, qui a annoncé ce 20 février qu'il proposera en effet à l'Assemblée constituante d'avancer les législatives pour les faire coïncider avec la présidentielle car, juge-t-il, « le pouvoir législatif ne fait rien ». Le Tribunal suprême de Justice, accusé de « servir les intérêts du pouvoir », a en effet annulé toutes les décisions du Parlement depuis son investiture début 2016.
Si elle venait à se concrétiser, la proposition de Diosdado Cabello a de fortes chances d'être approuvée. Fin janvier, il avait déjà proposé d'avancer la présidentielle. La Constituante, cette assemblée « plénipotentiaire » constituée exclusivement de partisans pro-Maduro, n'avait pas tardé à donner son feu vert.
Boycott de l'opposition ?
Cette déclaration intervient alors que l'opposition semble s'orienter vers un boycott de la présidentielle, assurant que les conditions ne sont pas réunies pour un scrutin « libre, démocratique et transparent ». D'autant que ses deux principaux leaders, Henrique Capriles et Leopoldo Lopez, ont été déclarés inéligibles ou sont assignés à résidence.
Deux des principaux partis de l'opposition, Primero Justicia et Voluntad Popular, ont déjà fait savoir qu'ils ne participeraient pas à la présidentielle. Pour autant, au soir du 20 février, la coalition d'opposition n'avait toujours pas pris de décision commune définitive.
Fin janvier, l'Assemblée constituante avait décidé de convoquer une présidentielle anticipée : la date du 22 avril pour ce scrutin a été définie depuis par le Conseil national électoral. Le temps presse : les inscriptions des candidats sur internet se feront entre le 24 et le 26 février.