Mal en point depuis les dernières élections régionales, qu’elle avait en partie boycottées, l’opposition vénézuélienne est désormais totalement muselée par les autorités. Cette décision prise par le Tribunal suprême de justice, qui consiste à exclure du scrutin la Table de l'unité démocratique (MUD), la coalition de l’opposition, est en quelque sorte le coup de grâce porté à un conglomérat de formations politiques qui semblaient de plus en plus divisées ces derniers temps.
Une coalition sans véritable leader, puisque les deux figures emblématiques de la MUD sont désormais inéligibles suite à des décisions de justice. Henrique Capriles, chef de file de la formation Primero Justicia, n’a plus le droit de briguer un poste d’élu, lui qui avait frôlé la victoire face au successeur d'Hugo Chavez, Nicolas Maduro, à la présidentielle en 2013. Et Leopoldo Lopez, qui a été condamné à plus de 13 ans de prison, est lui en résidence surveillée.
Grâce à cette manœuvre, le pouvoir en place réduit drastiquement les chances de victoire d’un candidat de l’opposition. Car en agissant de la sorte, les autorités vont encourager la multiplication des candidatures des différentes formations de l’opposition, réduisant d’autant plus les chances d’une victoire d’un candidat issu de ses rangs.
Une manœuvre dénoncée par de nombreux experts et bien entendu par l’opposition, qui pourrait boycotter le prochain « round » de discussions prévu les 28 et 29 janvier prochain en République dominicaine.