Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
« Nous voulons vivre », c'est le message lancé jeudi par plusieurs patients qui protestent contre la pénurie de médicaments. Parmi eux, Jesus : il a subi une greffe de rein il y a 3 ans, mais impossible depuis de nombreuses semaines de trouver son traitement immunosuppresseur.
« Cela fait 3 mois que le traitement est introuvable : mes réserves se sont épuisées la semaine dernière donc depuis plusieurs jours je ne prends plus de médicaments, confie-t-il. Mon médecin m'a dit que je ne peux que m'en remettre à Dieu, elle ne peut rien faire si l'Etat ne fait rien. En ce moment, je cours le risque d'un rejet de ma greffe et de retourner en dialyse. Et ensuite, comme il n'y a pas non plus de traitement pour la dialyse, c'est la mort qui m'attend ! »
Des patients rassemblés à l'appel de Codevida, une ONG de défense du droit à la santé. Francisco Valencia en est le président : il dénonce une situation insoutenable pour tous ceux qui souffrent de maladies chroniques comme l'insuffisance rénale : « Les difficultés des traitements de dialyse, nous en parlons depuis l'année dernière, mais maintenant nous sommes dans une situation d'absence totale de matériel et de médicaments. Ce qui a provoqué, en 2 semaines, la mort de 7 personnes qui n'ont pas été dialysées. Nous demandons que le gouvernement active les mécanismes de coopération internationale pour éviter plus de morts face à cette situation que nous vivons. »
L'ONG Codevida estime que 35 centres de dialyse ont été fermés dans tout le pays.