Avec notre correspondante à Cucuta, Marie Eve Detoeuf
Un président et neuf ministres présents à Cucuta, c'est une façon de dire que la situation y est grave. Jamais la Colombie n'avait connu un tel afflux de migrants. Le président l'a rappelé dès le début de son discours : « Comme nous le savons tous, le problème des migrants vénézuéliens est un problème qui s'aggrave, c'est un problème complexe, nous n'avons pas d'expériences passées pour l'affronter. »
La Colombie fait aujourd'hui le choix de durcir sa politique d'accueil. Deux mille soldats vont être envoyés en renfort pour tenter de contrôler la frontière, longue de 2 000 kilomètres : « Nous avons pris des mesures pour renforcer les contrôles, pour mieux sécuriser la frontière et pour créer des emplois aussi. Le message important est que le problème ne peut être réglé par le gouvernement tout seul, c'est un problème de tous les Colombiens. »
Et c'est un problème international, a dit le président. La chercheuse Francesca Ramos de l'Université du Rosaire en Colombie en est convaincue, « la Colombie, seule, ne peut gérer situation. La Colombie a besoin d'appui, de savoir en matière de migrations. Ses institutions n'ont pas été formées à cette question. Et la Colombie a besoin d'appui régional parce que le cas du Venezuela affecte toute la région. »
Pour les migrants vénézuéliens, la Colombie n'est souvent qu'un pays de transit.