Le Trésor américain avait jusqu'à lundi minuit pour publier cette liste, conformément à une loi adoptée l'an dernier par le Congrès. Il aura attendu 23h44 pour le faire.
Dans un communiqué, le ministère précise avoir désigné ces personnes en raison de leur statut et de leur proximité avec le régime russe. Et c’est justement le choix des personnalités qui pose question. Comme le souligne Michael Mc Faul, ancien ambassadeur américain à Moscou, parmi les hommes d’affaires cités, certains sont très proches de Poutine, d’autres non. « De toute évidence, très peu a été fait pour faire le tri », conclue le diplomate sur Twitter.
Quel tri ?
Plusieurs observateurs pointent le fait que la liste des 96 hommes d’affaires susceptibles d’être sanctionnés, correspond exactement à la liste des 96 milliardaires russes établie par le magazine Forbes. Quant à la liste des personnalités politiques visées, elle pourrait tout simplement avoir été copiée du site internet de l’administration présidentielle.
Le chef du Conseil des droits de l’homme auprès du Kremlin, Mikhaïl Fedotov cité lui aussi, estime que cet inventaire ressemble plus à un « annuaire téléphonique ».
C'est le sentiment du président de la commission des affaires étrangères du Conseil de la fédération russe : « Cela donne l’impression, écrit Konstantin Kosatchev, que les services secrets américains, désespérés de ne pas trouver des documents compromettants, ont juste copié le bottin du Kremlin. »