La Folha de Sao Paulo, qui d’habitude n’est pas très tendre avec l’ancien président, lui reconnaît un destin politique hors norme. Dans son éditorial, le journal dénonce un procès hautement politisé. Ce qui est en jeu n’est ni la démocratie ni la lutte contre la corruption, regrette la Folha de Sao Paulo. O Globo qui, sur sa chaîne de télévision retransmet la séance en direct, souligne que la loi est la même pour tous. Selon un sondage commandé par le journal, une majorité de Brésiliens pensent que Lula aura le droit à un procès équitable et un jugement « juste ». Quel que soit le verdict, il sera en tout cas « décisif » en cette année électorale et pourrait même déterminer l’issue de la présidentielle d’octobre prochain.
Le journal Zero Hora de Porto Alegre s’interroge sur la stratégie de victimisation adoptée par l’ancien président et son parti. Si la condamnation est confirmée, le PT jouera à fond cette carte de la « persécution politique » estime le quotidien. Du coup même les adversaires de Lula comme, par exemple, le député d’extrême droite Jair Bolsonaro, souhaitent sa participation au scrutin. Dans les colonnes du même journal, le président du Mouvement des sans-terre, Joao Pedro Stedile, prend un peu de hauteur : il décrit un pays qui traverse une profonde crise économique et politique. « Le pays a besoin d’un nouveau projet politique qui devrait être au cœur de la campagne présidentielle », estime ainsi ce militant proche du Parti des travailleurs.
Les Vénézuéliens éliront leur prochain président avant fin avril
Ce mardi soir : l’Assemblée constituante a décrété que l’élection présidentielle se tiendrait avant la fin du mois d’avril. Une information qui était très attendue, mais qui est également très décriée par de nombreuses personnes. Tout d’abord pour ce qui est de la forme comme l’explique Omar Barbosa le président de l’Assemblée nationale, c’est-à-dire l’assemblée qui n’est plus reconnue par l’exécutif, on ne décrète pas des élections mais on les convoque. Mais surtout ce n’est pas à l’Assemblée constituante de faire une telle annonce, mais au CNE, le Conseil national électoral comme il l’explique dans les pages d’El Nacional.
Le choix d’organiser cette élection avant fin avril n’est pas anodin. C’est ce qu’explique Tal Cual dans son éditorial du jour. L’exécutif veut profiter de cette période où la division règne au sein de l’opposition et pendant laquelle les discussions en République dominicaine entre les autorités vénézuéliennes et cette opposition sont au point mort. Pour le quotidien en ligne cette initiative est la seule qui pourrait permettre à Nicolas Maduro de remporter cette élection. Henry Ramos Allup, le secrétaire général d’Action démocratique, également député de l'opposition, estime dans les pages d’El Nacional qu’en plus de ces raisons, cette décision de convoquer cette élection le plus rapidement possible est une réponse aux sanctions imposées par l’Union européenne à différents responsables vénézuéliens.
La communauté internationale n’a pas tardée à réagir après cette annonce. Le Mexique, pays présent à la table des négociations entre l’opposition et les autorités vénézuéliennes en République dominicaine, a été le premier à dénoncer cette manœuvre. Dans les pages du quotidien mexicain El Universal, le ministre mexicain des Affaires étrangères Luis Videgaray annonce que son pays se retire de ces discussions suite à cette annonce qu’il qualifie de lamentable, car les élections étaient prévues initialement en décembre 2018. Le Mexique se retire des discussions annonce-t-il mais continuera à faire tout son possible pour restaurer la démocratie au Venezuela. Et puis il y a ensuite le Groupe de Lima qui a réagi précise Tal Cual. Il s’agit d’un groupe de douze pays du continent qui a refusé notamment de reconnaître l’Assemblée constituante. Ces douze pays ont condamné hier l'organisation anticipée de ce scrutin, estimant que « cette décision empêche le déroulement d'élections présidentielles démocratiques, transparentes et crédibles ».
Jeff Sessions, le ministre américain de la Justice, dans le viseur du Washington Post
Ce mardi la presse américaine révélait que le ministre de la Justice, Jeff Sessions, avait été entendu la semaine dernière par le procureur spécial en charge de l’affaire des ingérences russes dans la campagne présidentielle. Jeff Sessions qui aurait également demandé au directeur du FBI de limoger un haut responsable de la police fédérale. Une affaire qui fait l’objet de l’éditorial du jour du Washington Post sous le titre : « Certains responsables sont en train de protéger le pays face à Trump. Sessions n’en fait pas partie. ».
Dans son article, le quotidien explique qu’au lieu de demander la démission d’Andrew McCabe, qui avait assuré l’intérim après le renvoi par Trump de l’ancien directeur du FBI, Jeff Sessions aurait au contraire dû le protéger. C’est son rôle en tant que ministre de la Justice. Mais il a préféré relayer la demande du président Donald Trump qui voulait écarter ce personnage qu’il n’hésitait pas à conspuer sur les réseaux sociaux. Pour le quotidien cette affaire prouve que l’indépendance de la justice est compromise. Heureusement que certains hauts fonctionnaires font leur travail estime le Washington Post. Le journal cite en exemple le nouveau directeur du FBI, Christopher Wray, à qui Jeff sessions avait demandé de limoger un de ses hommes, mais qui a refusé de suivre ses recommandations et qui a même exprimé son mécontentement face aux pressions exercées.