A Guayana, dans l'est du pays, la garde nationale et la police ont dû tirer en l'air pour disperser les pilleurs d'un supermarché. De telles scènes sont rapportées par la presse vénézuélienne chaque jour, particulièrement depuis les fêtes de fin d'année. Et elles ne sont pas forcément condamnées par la population locale.
Haydee Chirinos vit à Punto Fijo, dans l'Etat de Falcon, dans l'est du pays, une zone également touchée par ces pillages. « Un kilo de viande coûte plus cher que le salaire mensuel d'un ouvrier et le prix peut augmenter en quelques heures le même jour, assure-t-il. C'est donc très difficile d'avoir accès à la nourriture, et puis il n'y en a pas, ou très peu ! Par exemple, quand on va dans les boucheries, il n'y a pas de viande, pas de poulet. Tous ces gens qui n'ont plus accès à la nourriture sont tellement désespérés qu'il ne leur reste plus qu'à piller. »
Le FMI prévoit une inflation de 2 300 % en 2018. Vendredi, le gouvernement vénézuélien avait ordonné aux chaînes de supermarchés privées de baisser leur prix. Il a aussi à nouveau relevé le salaire minimum de 40 % au 1er janvier. Des salaires qui ne cessent pourtant de baisser en raison de la constante dépréciation du bolivar. Une situation attribuée par le président Nicolas Maduro à l'opposition et aux Etats-Unis, complices selon lui d'une guerre économique contre le Venezuela.
Face à une situation économique qui ne cesse de s'aggraver, le pape François a évoqué ce lundi une crise « sans précédent ». Il appelle « à répondre sans tarder aux besoins primaires de la population ».