Ce n'est pas la première fois qu'une telle annonce est faite par le pouvoir vénézuélien. Mais ce qui dans un tout autre contexte aurait été une bonne nouvelle, l'augmentation du salaire minimum de 40%, est aujourd'hui plus que jamais illusoire, explique Williams Ruiz, professeur d'économie à l'université du Roi-Juan-Carlos à Madrid.
« Ni les Vénézuéliens ni leur monnaie locale n'y gagneront quoi que ce soit, dit-il. C'est de la poudre aux yeux compte tenu de l'hyperinflation que subit le pays et qui affecte directement les revenus de la population vénézuélienne. Pour donner du pouvoir d'achat aux Vénézuéliens, ce qu'il faudrait, c'est parvenir à juguler le processus d'hyperinflation. Le gouvernement fait le contraire. En augmentant le salaire minimum, il alimente ce processus destructeur. Il imprime de l'argent qui vient encore grossir l'inflation ».
Aujourd'hui au Venezuela, il est devenu presque impossible de se procurer des billets verts sur le marché parallèle. Le Fonds monétaire international prévoit qu'en 2018, l'inflation vénézuélienne atteindra 2 000%. Un record mondial.