« Il me harcelait de messages sexuels du genre : "envoie-moi des photos de tes seins." Et moi je lui disais non et il continuait. Et quand il me voyait au travail, il venait frotter son sexe contre mes fesses en faisant : "aaahhh..." »
Comme Shranda Campbell, elles sont des dizaines d'ouvrières à avoir raconté au New York Times l'univers impitoyablement macho qui règne au sein des usines Ford de Chicago depuis plus de 25 ans. « J'ai couché avec lui, parce que j'avais besoin de ce travail, j'avais des enfants en bas âge. La mentalité à l'usine, c'est que c'est le meilleur boulot dans la région, tu ne veux pas le perdre. Il n'y a nulle part ailleurs où tu vas pouvoir faire autant d'argent », explique-t-elle.
Qu'ils aient lieu sur la chaîne de montage ou dans les bureaux, les faits de harcèlement et d'abus sexuels ont été systématiquement ignorés par la direction. « Un jour, j'ai dénoncé un collègue par écrit. Après un petit bout de temps, les chefs m'ont dit : "On a enquêté et le dossier est clos". A mon avis, ça a été balayé sous le tapis parce que je l'ai vu continuer à harceler sexuellement une autre fille après ma plainte », témoigne-t-elle.
Après l'enquête du New York Times, le PDG de l'entreprise a promis « de tirer les leçons de cette affaire et d'améliorer les choses ».