Avec notre correspondant dans la région, Eric Samson
L’anti-fujimorisme avait permis son élection en juin 2016, en mobilisant le ban et l’arrière-ban des adversaires de l’ancien et polémique président Alberto Fujimori, actuellement en prison ? L’anti-fujimorisme vient de le sauver. Pedro Pablo Kuczynski restera bien le président du Pérou.
A l’issue d’une journée marathonienne et dramatique, le chef d'Etat menacé de destitution pour « incapacité morale permanente » pour ses supposés liens avec la compagnie brésilienne Odebrecht, a réussi une fois de plus à mobiliser non pas pour lui mais contre les héritiers d’Alberto Fujimori.
L’échec est sévère en premier lieu pour la fille de l'ancien président, Keiko Fujimori, adversaire malheureuse de PPK lors de la dernière présidentielle.
La motion qui aurait provoqué la chute de Kuczynski avait besoin de 87 voix pour passer. Elle n’en a obtenu que 79. Ils sont 19 députés à avoir voté contre et 21 se sont abstenus. Kuczynski a de justesse réussi à convaincre les députés de gauche de ne pas voter.
Bien que majoritaire au Congrès, le parti fujimoriste Force populaire est aujourd’hui divisé. Dix de ses députés se sont abstenus, dont Kenji Fujimori. Le fils de l’ancien président s’opposait à la destitution au nom de la stabilité politique et économique du Pérou et ne cache plus ses ambitions présidentielles.