Pérou: menacé de destitution, le président PPK dénonce une «manœuvre injuste»

Le président péruvien est sur la sellette. Pedro Pablo Kuczynski est accusé d’avoir menti sur ses liens avec la compagnie brésilienne Odebrecht, qui a reconnu avoir versé des millions de dollars de pots-de-vin au Pérou comme dans de nombreux autres pays du continent. Dès 9 h du matin, heure de Lima, « PPK » se défendra face à un Congrès où l’opposition majoritaire menace de le destituer pour « incapacité morale permanente ». Dans un message télévisé mercredi soir, le chef de l'Etat a contre-attaqué.

Avec notre correspondant dans la région,  Eric Samson

Après avoir été conciliant depuis le début de son mandat, après avoir évoqué la possibilité de permettre à l’ancien président Alberto Fujimori de terminer sa peine de prison à domicile pour amadouer la majorité fujimoriste du Congrès, le président Kuczynski a changé de ton. Il a reconnu que sa politique de dialogue avait échoué.

Il préfère parler désormais de complot fujimoriste : « Vous êtes aussi témoins de l’attitude agressive de la majorité d’opposition qui contrôle le Congrès. Durant les premiers 15 mois de mon gouvernement, cinq de mes ministres ont été censurés ou obligés à démissionner. Il est évident que depuis le début, l’opposition cherchait à provoquer ce qui va arriver aujourd’hui. »

Lors de son message télévisé, Kuczynski était entouré de ses deux vice-présidents, et notamment de Martín Vizcarra, amené à lui succéder en cas de censure. Une succession dont PKK, élu de justesse en 2016 face à la fille de l'ancien président incarcéré, Keiko Fujimori, affirme qu’elle n’a pas d’avenir.

« Cette conviction est partagée par mes deux vice-présidents, car aucun des deux ne souhaite faire partie d’un gouvernement né d’une manœuvre injuste et anti-démocratique », assure-t-il.

Le chef de l’Etat péruvien commencera sa défense dès 9 h du matin avec ses avocats.

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