Venezuela: l'Assemblée constituante supprime la mairie du Grand Caracas

Au Venezuela, l'Assemblée nationale constituante a décidé mercredi 20 décembre de supprimer purement et simplement la mairie du Grand Caracas, dirigée par un opposant, Antonio Ledezma, aujourd'hui en exil. Même chose pour une autre grande mairie de district dans le nord-ouest du pays. La directive prendra effet lors de son inscription au Journal officiel.

Accusée de participer à la contrebande d'essence avec la Colombie, la mairie de district d'Alto Apure, dans le nord-ouest du Venezuela, n'existe plus. Celle de l'Aire métropolitaine de Caracas a subi le même sort. L'opposition dénonce un abus de pouvoir de la part de l'Assemblée nationale constituante, composée uniquement de membres du parti du président Maduro. Les autorités vénézuéliennes, elles, justifient cette suppresion par le manque d'efficacité des deux entités.

Pour André Bansart, professeur de sciences politiques à l'Université Simon Bolivar de Caracas, il s'agit avant d'une simplification administrative. « Il y a toujours eu double emploi. L'Aire métropolitaine, c'est 5 municipalités qui constituent le Grand Caracas. Il y a une superposition d'autorités sur un même espace, si on peut dire », explique-t-il.

L'universitaire consent que l'annonce survient dans un contexte politique particulier. L'opposition, divisée, a été malmenée lors des derniers scrutins et dénonce la mainmise du gouvernement Maduro sur l'ensemble des pouvoirs du pays. Le maire de ce Grand Caracas, Antonio Ledezma, a choisi l'exil il y a quelques semaines. Il a d'ailleurs réagi via son compte Twitter.

« Notre peuple meurt de faim et la dictature continue à faire ce qu'elle veut. Ce qu'ils viennent de faire avec l'Aire métropolitaine, dont le maire a été légitimement élu par plus de 800 000 citoyens, montre une fois de plus qu'ils se moquent non seulement des Vénézuéliens, mais aussi de la communauté internationale. Cela montre l'urgence d'une intervention humanitaire pour venir en aide à un peuple séquestré par une narco-dictature. J'exprime ma solidarité aux habitants de Caracas, à tous les travailleurs. Nous ne nous rendrons pas. Nous allons continuer à lutter, à l'intérieur et à l'extérieur du Venezuela. »

Le même jour, la Constituante a aussi annoncé que les partis qui avaient choisi de boycotter les municipales de décembre avaient perdu leur statut juridique. Ils devront se réinscrire auprès du Conseil national électoral pour espérer pouvoir se présenter à la présidentielle, en 2018.

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