Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
Ce n’est qu’une photo sur un tweet bien vite effacé, mais elle pourrait avoir des conséquences. Un journaliste du Washington Post a publié une image de la salle où Donald Trump tenait un meeting vendredi, en se gargarisant qu’elle était presque vide.
Sauf que le cliché avait été pris avant l’événement, et qu’il n’était pas difficile de montrer, plus tard, les partisans présents en masse. Le président américain a sauté sur l’occasion, dénonçant une fraude et réclamant le renvoi illico du fautif. Pour le Washington Post, jusqu’ici irréprochable, et auteur de nombreux scoops depuis un an, c’est un coup dur.
Plus tôt dans la semaine, les chaînes CNN, bête noire de Trump, et ABC avaient elles aussi commis des erreurs, d’ailleurs bien plus conséquentes. Au grand bénéfice du président américain, qui a fait de cet antagonisme la stratégie centrale de sa défense, en termes politiques, mais aussi judiciaires, alors que « l’affaire russe » semble dangereusement se rapprocher de lui.
Récemment, un sondage national a montré que plus de la moitié des Américains trouvent que les médias sont trop négatifs envers Trump, 78 % des républicains pensant carrément que les articles sont fabriqués. Malgré tout, ils ne sont au total qu’un tiers à faire confiance au président pour dire la vérité.