Saul Luciano Lliuya cultive pommes de terre et quinoa à 3 800 mètres d'altitude. Au-dessus de son village, un glacier fond à vue d'œil et alimente un lac dont le volume d'eau a été multiplié par 40 en seulement une trentaine d'années.
« Si le lac déborde, ça va détruire les cultures, les maisons, mais aussi de nombreuses infrastructures plus bas dans la vallée, et la ville de Huaraz qui compte 50 000 habitants. Et quand les glaciers auront disparu, nous manquerons d'eau. Tout cela, c'est à cause du changement climatique », explique-t-il.
Un changement climatique fortement accentué par les gaz à effet de serre. Et l'un des plus gros émetteurs dans le monde c'est le géant industriel allemand RVE qui fait tourner ses centrales au charbon.
Saul Luciano Liuya l'attaque donc en justice, aidé par l'ONG Germanwatch, dont fait partie Noah Walker-Crawford : « Selon une étude, RVE contribue à hauteur d'un demi-pour cent des émissions mondiales de CO2, donc l'argument c'est de dire qu'ils devraient payer un demi-pour cent du coût de la sécurisation de ce lac glaciaire. Le gouvernement péruvien prévoit de construire une digue qui coûtera un peu plus de 4 millions d'euros. Donc un demi-pour cent, ça correspond à environ 70 000 euros de contribution pour ce projet ».
Cette procédure exemplaire vise à créer un précédent en matière de justice climatique. Et à faire pression sur les industriels.
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