Ce n'est pas tout d'accéder à la propriété, encore faut-il pouvoir en jouir sereinement. Jean-Maurice Ravonjiarison est paysan, il vient de l'ouest d'Antsirabe, une zone classée rouge en termes d'insécurité. Les actes de vandalisme récurrents l'empêchent de faire fructifier ses terres.
« Il n’y a plus de moyen, dit-il, de transformer la terre, de labourer la terre. Donc, la surface cultivée est devenue restreinte et par conséquent la production diminue ». Ils sont nombreux comme Jean-Maurice à attendre que l'État permette et protège l'accès au foncier, comme le stipule d'ailleurs la constitution malgache.
Changer de politique
« Au lieu de favoriser l’agriculture familiale qui est facile et accessible à tous les paysans, l’État opte pour l’agriculture-business qui n’a pas d’intérêt direct pour les paysans » se plaint Abel Randrianarivo, membre de Fiantso, une association qui œuvre pour le développement local. Abel veut pousser l'État à s'acquitter de ses obligations.
Notion compliquée à cerner et grande oubliée des chartes des droits de l'homme, l'accès à la terre pourrait pourtant être un formidable outil de développement économique dans le pays. Surtout quand on sait que les paysans représentent 75 à 80% de la population malgache.