Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
Malgré le recul de l’organisation Etat islamique en Syrie, le Pentagone et le département d’Etat ont été pris au dépourvu par l’annonce de Donald Trump d’arrêter l’armement des milices kurdes YPG. Considérant ces dernières comme « terroristes », la Turquie insiste, elle, pour que Washington ne fasse pas machine arrière.
Depuis le début, cette initiative américaine d’appuyer ces milices est contestée par Ankara, qui craint l’essor d’une force kurde transnationale dans la région et la dissémination des armes vers la branche turque, le PKK, contre laquelle elle lutte activement.
Classant aussi le PKK comme groupe terroriste, les Etats-Unis assurent contrôler l’utilisation des équipements qu’ils fournissent. Sur le terrain, cette stratégie d’armement des milices syrienne a porté ses fruits face au groupe EI.
Alors que la bataille militaire semble en passe d’être gagnée, ce geste de Trump pourrait permettre d’apaiser les relations entre les Etats-Unis et la Turquie, minées ces derniers mois par une série d’événements.
Une bataille rangée entre opposants et forces de sécurité turcs avait eu lieu en mai à Washington ; un ancien proche de Trump est embrouillé par ses liens ambigus avec Ankara. Et surtout, le régime du président Erdogan réclame, sans succès, l’extradition d’un prédicateur qu’elle soupçonne d’avoir fomenté le coup d’État avorté l’an passé.