Reza Zarrab, un homme d'affaires turco-iranien, a été arrêté l'an dernier aux Etats-Unis et son procès doit s'ouvrir la semaine prochaine à New York. Il est accusé, avec un banquier turc, Mehmet Hakan Atilla, d'avoir violé l'embargo contre l'Iran.
Cette affaire a contribué à tendre davantage les relations déjà houleuses entre Ankara et Washington, et la nervosité ne cesse de monter en Turquie à l'approche de ce procès, qui pourrait donner lieu à des révélations explosives. « Ce procès est politique et n'a aucun fondement juridique. C'est un complot contre la Turquie », a déclaré le vice-Premier ministre et porte-parole du gouvernement turc Bekir Bozdag.
Scandale de corruption en 2013
En décembre 2013, Reza Zarrab avait été arrêté en Turquie dans le cadre d'un retentissant scandale de corruption visant le cercle rapproché du président Erdogan. La justice turque lui reprochait de s'être livré à un trafic illicite d'or avec l'Iran, facilité par des ministres du gouvernement islamo-conservateur d'Ankara.
Les charges avaient été abandonnées et les procureurs dirigeant l'enquête écartés. Le président Erdogan avait qualifié l'affaire de complot ourdi par le prédicateur Fethullah Gülen, également désigné par Ankara comme le cerveau du putsch manqué l'an dernier.
Mais l'arrestation de l’homme d’affaires aux Etats-Unis a exhumé cette affaire que le pouvoir turc croyait enterrée. Alors que des médias américains ont rapporté que Reza Zarrab coopérait avec la justice, les dirigeants turcs ont lancé depuis quelques jours une virulente campagne de dénigrement des procureurs en charge de l'enquête aux Etats-Unis.
(avec AFP)