Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
L'usine Bravo Tekstil a été fermée il y a plus d'un an, mais rien n'y fait malgré des mises en demeure, des rencontres avec Zara, des manifestations devant le consulat espagnol.
Depuis trois semaines le syndicat de l'usine a opté pour un autre moyen. Glisser dans les vêtements de Zara un message : « Je n'ai pas été payé pour fabriquer ce que vous achetez. »
Une méthode qui a porté ses fruits, explique cette ouvrière qui a participé à la campagne. « On en a mis un peu partout, sur les cintres, dans les poches des vêtements. Et les consommateurs ont réagi tout de suite : " Zara, paie les ouvriers. " On a vu ces messages passer », explique-t-elle.
Pour Asalettin Aslanoglu, le responsable du syndicat Disk, ce sont ces grandes entreprises qui doivent assurer le respect des droits des travailleurs. « Si les travailleurs de l'usine Bravo ne reçoivent pas leur salaire, c'est évident que d'autres petites usines vont fermer de la même manière. Et les premiers responsables, ce sont ces grandes marques, tout le monde doit bien le comprendre », affirme-t-il.
Et le syndicaliste le promet : il est prêt à poursuivre la campagne et à même à l'étendre à travers l'Europe, puisque les vêtements fabriqués par Bravo étaient distribués à l'échelle du continent.