Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
C'est un net changement de ton de la diplomatie américaine. Le terme « épuration ethnique » avait été employé dès le 11 septembre par les Nations unies pour qualifier l'exil forcé de plus de 600 000 Rohingyas, mais à l'époque l'administration américaine s'était refusée à en faire autant. « L'emploi de ce terme souligne la gravité et l'urgence de la situation », explique un diplomate.
Dans son communiqué, mercredi, le secrétaire d'Etat accuse explicitement l'armée, des forces de sécurité birmanes et des groupes locaux d'autodéfense d'être les auteurs de ce nettoyage ethnique.
Les responsables doivent « rendre des comptes »
Le département d'Etat n'a pas exclu des sanctions ciblées. « Les responsables de ces atrocités doivent rendre des comptes », a déclaré Rex Tillerson.
Les autorités birmanes ne sont pas spécifiquement désignées. Un diplomate américain a expliqué que le gouvernement civil ne contrôlait pas les zones frontalières concernées. « La situation n'est pas complètement sous son autorité, a-t-il indiqué, mais nous comptons sur la dirigeante Aung San Suu Kyi pour résoudre la crise. »
Le secrétaire d'Etat salue d'ailleurs dans son communiqué les « récents échanges entre les gouvernements de Birmanie et du Bangladesh » en vue du rapatriement des réfugiés rohingyas.
Et le chef de la diplomatie ajoute : « La réponse de la Birmanie à cette crise est cruciale pour réussir sa transition vers une société plus démocratique. »