Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
« Le jugement contre le soldat Bergdahl fait honte à notre pays et à notre armée » s'est exclamé Donald Trump sur Twitter après avoir appris, dans son avion pour Hawaï, que le sergent n'irait pas en prison.
Pendant la campagne, le président américain avait traité Bowe Bergdahl de traître qui méritait d'être exécuté. Mais les pressions exercées par la Maison Blanche n'ont pas ébranlé le juge, qui a estimé que le soldat avait enduré suffisamment de sévices pendant sa détention en Afghanistan.
Capturé par les talibans, il a en effet été sévèrement torturé par ses geôliers pendant ses cinq années de détention. Le tribunal militaire a tout de même ordonné son renvoi de l'armée et l'a condamné à dix mille dollars d'amende.
Bowe Bergdahl a plaidé coupable de désertion et de mauvaise conduite devant l'ennemi. Pendant le procès, il a expliqué avoir quitté son poste pour rejoindre une autre unité afin de dénoncer les dysfonctionnements qu'il avait constaté sur sa base. Mais il a admis avoir commis une erreur terrible.
Les juges ont aussi entendu les témoignages de deux soldats blessés, dont l'un gravement pendant les opérations de recherche qui avaient suivi sa disparition. Après sa libération, un médecin militaire qui avait examiné Bowe Bergdahl avait estimé qu'une peine de prison serait inadaptée compte tenu de l'état psychique du sergent.
Privé de son statut de militaire, et souffrant toujours des séquelles de sa détention, Bowe Bergdahl perd aussi la couverture maladie habituellement offerte aux vétérans.
→Dans les archives de RFI, le Débat du Jour : Faut-il condamner le soldat Bergdahl?