Mexique: une élection présidentielle ouverte à tous, mais accessible à peu

Pour la première fois depuis l'entrée en vigueur de la réforme électorale de 2014, des candidats indépendants peuvent se présenter à une élection présidentielle. En l'occurrence celle du 1er juillet 2019. Dans cette perspective, 87 Mexicains hors parti se sont enregistrés auprès de l'Institut national électoral qui ne s'attendait pas à une telle affluence. Après vérification de la documentation requise, ils sont encore une cinquantaine à pouvoir aspirer à être candidat indépendant. Mais pour y parvenir, la route est encore longue et semée d'embûches !

Avec notre correspondant à Mexico,  Patrick-John Buffe

Une ex-première dame, un journaliste, une dirigeante indigène, un gouverneur, un sénateur, des avocats ou de simples citoyens. Ils sont finalement 48 à rester en lice pour être officialisés « candidat indépendant ». Mais c'est un parcours du combattant qui les attend.

Car pour être candidat à la présidence, chacun d'eux devra récolter en quatre mois plus de 866 000 signatures d'électeurs. En plus, elles doivent être recueillies dans au moins 17 des 32 Etats du Mexique, lors d'une campagne qu'ils devront financer eux-mêmes. Dans ces conditions, seuls quelques-uns devraient pouvoir se lancer dans la course à la présidence.

Un ras-le-bol citoyen

Mais qu'est-ce qui pousse donc ces Mexicains à vouloir être candidats sans étiquette ? Pour les uns, c'est la réponse au ras-le-bol des citoyens envers des gouvernants corrompus et des partis politiques en crise.

Pour d'autres, c'est l'espoir de bénéficier du financement public de la campagne électorale. Enfin, pour certains responsables politiques, c'est le refus de leur parti d'en faire leur candidat présidentiel qui les a poussés à démissionner et à tenter leur chance en indépendant.

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