Avec notre correspondante à Montréal, Pascale Guéricolas
La ministre des Affaires autochtones, Carolyn Bennett, avait du mal à retenir ses larmes en évoquant l'histoire des adultes autochtones, privés de leur famille et de leur communauté pendant toute leur enfance.
« Je me sens particulièrement honorée aujourd'hui d'être en compagnie de quelques-unes des personnes qui ont lutté pour dévoiler ce qu'on appelle "la rafle des années 60". Je remercie particulièrement Marcia Brown Martel dont le leadership et le travail acharné ont permis aux Canadiens de prendre conscience de ce terrible épisode de notre passé ».
Marcia Martel, la chef autochtone qui a mené ce combat devant les tribunaux a répondu à la ministre. « Je nourris l'espoir que cela n'arrivera jamais, jamais plu au Canada. »
Pendant deux décennies, les services sociaux de plusieurs provinces canadiennes ont enlevé des enfants inuit, indien, métis à leur famille, soupçonné de ne pas bien s'en occuper. Ces enfants ont été placés dans des familles d'accueil ou d'adoption non-autochtones.
Certains se sont retrouvés aux États-Unis ou en Angleterre. Selon un avocat, c'est la première fois qu'un tribunal reconnaît à un individu l'importance de la perte de son héritage culturel. Et surtout de la détresse que cela provoque.