De notre correspondante à Montréal, Pascale Guéricolas
Tout a commencé le 28 septembre, lorsque la ministre du Patrimoine canadien a dévoilé la nouvelle politique culturelle. Une politique qui concerne en partie les plateformes numériques, de plus en plus présentes dans la vie des Canadiens. 41% des citoyens en effet disposent d’un abonnement pour ce type de service, une proportion qui grimpe à près de 61% lorsqu’il s’agit des 18-34 ans.
Netflix, dont le siège social se trouve aux Etats-Unis, s’arroge la part du lion parmi les différentes entreprises permettant de visionner en ligne des films ou des émissions. Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est que la ministre responsable a indiqué que Netflix ne serait pas soumise aux mêmes règles fiscales que ses concurrents canadiens.
Contrairement à ce que l’Union européenne ou même l’Australie ont imposé, la plateforme est dispensée de verser des taxes sur ses abonnements au Canada.
Les plateformes canadiennes montent au créneau
Mélanie Joly, la ministre du Patrimoine canadien l’a répété sur toutes les tribunes : le gouvernement canadien ne veut pas taxer davantage les contribuables. La classe moyenne canadienne paie déjà suffisamment d’impôts.
Une situation qui provoque la colère non seulement des concurrents directs de Netflix, les plateformes numériques canadiennes, mais aussi de celle des défenseurs de la culture francophone et du milieu culturel en général.
Non seulement l’entreprise américaine ne paiera pas de taxes au Canada, mais en plus elle n’aura pas à contribuer au Fonds des médias du Canada qui finance en partie les productions locales en matière de séries télés ou d’émissions.