L'oeil du cyclone a touché Porto Rico à 6h du matin, heure locale. L'île a été balayée par des vents allant jusqu'à 250 km/h. Le gouverneur avait conseillé aux habitants de dormir habillés, chaussures aux pieds, avec même un casque à portée de main pour se protéger des chutes de débris, rappelle notre correspondante à Washington, Anne Corpet.
« Nous allons avoir besoin d'eau potable », a déclaré sur une télévision américaine la maire de San Juan, la capitale, juste avant que les communications soient coupées. Il n'y a maintenant plus d'électricité sur l'île. Les images diffusées montrent des torrents de boue dans les rues. Les plaques de tôle volent, de nombreux toits ont été arrachés. Les arbres plient et se brisent sous la tempête. L'un d'eux s'est même abattu sur une ambulance.
Le niveau de pluviométrie atteint actuellement 17 cm par heure. L'île avait déjà été affectée par la tempête Irma la semaine dernière. Maria, plus violente, frappe donc un territoire déjà saturé d'eau et des inondations importantes sont à craindre. Selon les experts, le niveau de la mer pourrait monter de deux à trois mètres. « Il faudra tout reconstruire », prévoyait hier soir le gouverneur de Porto Rico. « Mais notre préoccupation principale, c'est d'abord de sauver des vies », avait-il ajouté.
Deux morts en Guadeloupe
Car des morts sont à craindre. Plus au sud, en Guadeloupe, frappée la veille, Maria a ainsi fait au moins deux morts et deux disparus, selon un dernier bilan. Sur l'île de Marie Galante, le littoral a particulièrement souffert. Certaines routes sont inondées, d'autres sont recouvertes par la végétation. Les plages ont quasiment disparu. Et dans le sud de la ville de Basse-Terre, 50 000 foyers restent privés d'électricité.
A l'issue d'un comité interministériel pour la reconstruction de Saint-Martin et Saint-Barthélémy, ravagée par l'ouragan Irma, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé que la déclaration de catastrophe naturelle sera signée samedi 23 septembre pour la Guadeloupe.
Au moins sept morts sur l'île de la Dominique
L'île voisine de la Dominique a quant à elle été frappée de plein fouet par l'ouragan Maria, avec des vents à 260 km/h et des pluies torrentielles. « Nous avons perdu tout ce que nous pouvions perdre », a écrit sur sa page Facebook Roosevelt Skerrit, le Premier ministre de ce territoire indépendant de 73 000 habitants.
Il raconte que les vents ont emporté les toits de presque toutes les personnes avec lesquelles il a parlé ou été en contact. Le toit de sa propre résidence officielle a été l'un des premiers à s'envoler, témoigne-t-il. « Nous allons avoir besoin d'aide, mon ami, nous allons avoir besoin d'aide de toute sorte », lance encore le Premier ministre. Le bilan et l'étendue des dégâts restent encore incertains, même si aucun mort n'a encore été recensé officiellement.