Avec notre envoyée spéciale à Houston, Anne Corpet
Pendant vingt minutes, Donald Trump a serré des mains, pris des enfants dans les bras, posé devant les appareils photos des sinistrés, et même distribué des repas. « Il y a beaucoup d’amour, c’était merveilleux à regarder », a commenté le président américain, visiblement satisfait.
Sandra Evins fait la queue devant la distribution de vêtements au centre d’accueil. Elle exhibe fièrement sur son téléphone portable une photo un peu floue de Donald Trump. « C’était fantastique, vraiment incroyable. Juste de les voir ! Elle [Melania Trump] portait une queue de cheval, une casquette verte du Texas, lui distribuait des accolades et tout ça… De les voir ici, c’était juste... Waouh ! »
Michael Steven n’a lui pas apprécié du tout de voir débarquer les locataires de la Maison Blanche dans le centre où il est contraint de vivre depuis une semaine. Et il l’a fait savoir : « Je peux vous assurer que j’étais le seul à lui crier de rentrer chez lui, qu’il n’avait rien à faire ici. Et je le faisais fort ! Un officier de police m’a dit de me taire donc je n’allais pas commencer à me battre. Je pense qu’il ne se soucie que de lui-même, de son carnet de chèques et de son ego. Et c’est tout. »
Divertissement
Pour beaucoup de résidents, la visite présidentielle aura surtout été un divertissement inespéré dans un quotidien miné par l’angoisse du lendemain.
Sandra Evins, elle, compte bien faire un tirage papier de la photo du président. « Ce sera, dit-elle, la première chose que j’accrocherai au mur de mon salon, lorsqu’il aura séché. »