Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
Dix millions de dollars, c'est le montant des pots-de-vin qu'aurait versé Odebrecht à Emilio Lozoya. En échange de quoi, celui qui a été directeur général de Pemex de 2012 à 2016 aurait facilité l'octroi de marchés publics à l'entreprise brésilienne. Notamment un contrat visant à moderniser une raffinerie pour un montant de 115 millions de dollars.
Avant même d'être nommé à la tête de Pemex, Lozoya aurait déjà reçu un premier acompte de quatre millions de dollars de la part d'Odebrecht, qui voyait en lui un cadre influent du PRI, le Parti Révolutionnaire Institutionnel. Cette somme lui aurait été remise durant l'élection présidentielle de 2012, les partis d'opposition exigent ainsi l'ouverture d'une enquête pour savoir si ces pots-de-vin peuvent avoir alimenté la campagne électorale du président Peña Nieto.
Cette nouvelle affaire aura sans doute de graves répercussions politiques et électorales. A moins d'une année de la présidentielle de 2018, elle risque d'affaiblir encore plus le PRI, déjà éclaboussé par toute une série de scandales de corruption.