Etats-Unis: un faux compte Twitter de soutien à Trump

Tout a commencé dans la soirée du samedi 5 août 2017, avec le tweet suivant : « Trump travaille dur pour le peuple américain... merci ». Le message est publié par une certaine Nicole Mincey, utilisant le nom d'utilisateur @protrump45. « Merci Nicole ! » lui répond quelques heures plus tard le président Trump. Immédiatement, la Toile se lance à la recherche de cette fameuse Nicole.

Sur Twitter, Nicole Mincey, une jeune femme, se présente comme une « femme d'affaires » et une « conservatrice noire » venant de l'état du New Jersey. Le compte aux 146 000 abonnés est également associé à la boutique en ligne protrump45.com, un site qui propose une panoplie de vêtements arborant le slogan de campagne : « Rendre à l'Amérique sa grandeur ».

Les internautes ont découvert, tout d'abord, que la photo de profil du compte de Nicole Mincey provient de Placeit.net, un site d'images libres de droit. Et que le stock de photos a permis la création d'une dizaine d'autres comptes de supposés sympathisants de Trump.

Après avoir été alertée, l'entreprise détentrice de Placeit a dénoncé « des usurpations d'identité », ce qui a conduit Twitter à suspendre dimanche 6 août tous les comptes en question.

Derrière le faux profil, une étudiante usurpée

Selon le site d'informations américainThe Daily Beast, une étudiante de l'Université Saint Peter à Jersey City, également prénommée Nicole, serait derrière le profil de Nicole Mincey.

La jeune femme affirme avoir été contactée sur le réseau social Instagram au mois de janvier 2017, par un groupe d'une dizaine de personnes « aux opinions républicaines », lui demandant de les aider à alimenter le site protrump45.com. Sympathisante de Donald Trump, elle a accepté de rédiger des articles en faveur du président, sans connaître les autres membres du groupe.

La situation n'a pas tardé à déraper. En effectuant une recherche sur Google, Nicole affirme s'être rendu compte que les membres du groupe utilisaient son identité sur Twitter et sur la boutique en ligne protrump45.com. Ces derniers auraient changé seulement une lettre à son nom de famille pour qu'il lui soit plus difficile de découvrir la vérité. Après leur avoir demandé à plusieurs reprises d'arrêter, elle affirme avoir quitté le groupe au mois de juin.

20% de messages «automatiques» avant l’élection présidentielle de 2006

Les autres membres du groupe seraient des personnes résidant aux Etats-Unis, selon les informations livrées par Nicole au Daily Beast. Le site d'information a essayé de les contacter... mais en vain. Des experts étudiaient la piste russe.

Ce n'est pas la première fois que de faux profils sur les réseaux sociaux sont utilisés pour influencer politiquement les internautes. Selon une étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Californie du Sud, près de 20 % des messages diffusés sur les réseaux sociaux le mois précédent l'élection présidentielle de 2016 provenaient de bots, des logiciels qui produisent du contenu de façon automatisée.

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