Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
Dans l'affaire russe qui empoisonne la présidence américaine, le général Michael Flynn est une sorte de second rôle dont les passages au premier plan ne sont jamais bon signe.
Il avait dû quitter son poste de conseiller à la sécurité nationale au bout de 24 jours, suite à la révélation de ses entretiens avec l'ambassadeur de la Russie aux Etats-Unis. On avait alors compris que Donald Trump ne pourrait pas se dépêtrer tranquillement des soupçons qui pèsent sur son élection et sur son entourage.
Cette fois, le New York Times assure que le procureur spécial s'intéresse à un possible paiement secret de Flynn par le gouvernement turc, ce qui confirme les informations selon lesquelles Robert Mueller a élargi son enquête aux dossiers financiers, peut-être même ceux concernant Trump et sa famille.
Ligne rouge
Alors que le président américain l'a publiquement prévenu que ceci constituait une ligne rouge à ne pas franchir, l'ancien patron du FBI, aussi chevronné que discret, apparaît décidé à mener sa barque comme il l'entend.
En demandant à la Maison Blanche de lui fournir des dossiers relatifs à Flynn, il signifie en tout cas clairement sa volonté d'indépendance. Au point d'être lui aussi bientôt congédié ? La rumeur circule depuis plusieurs semaines.
Mais pour cela, Trump devrait d'abord se séparer de son ministre de la Justice, lui aussi impliqué dans l'affaire, et renforcerait encore les soupçons sur sa volonté d'obstruction de la justice, voire sur sa culpabilité.