Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
Quinze crimes et seulement un assassin condamné jeudi à 40 ans de prison par la justice spéciale indigène. Dans les réserves indiennes du pays, une justice autochtone fonctionne. Les autorités colombiennes, elles, peinent à trouver et faire condamner les coupables. Les guérilleros et leurs proches ont été assassinés dans des régions rurales, plus ou moins abandonnées à leur sort depuis que les FARC se sont repliés.
Pourquoi ces crimes ? Difficile de généraliser. La vengeance est évidemment un mobile. Les représailles politiques aussi. Il reste des groupes armés en Colombie, notamment des milices au service de la mafia qui sont les héritières directes des anciens paramilitaires. Il y a aussi quelques dissidents des FARC qui n’ont pas rendu les armes. Dans certaines régions, ces bandes armées tentent d’ailleurs de recruter les guérilleros démobilisés et acceptent mal les refus.
La sécurité des anciens combattants est le grand défi du processus de paix. Dans les années 1980, une première tentative de paix s’était soldée par un véritable massacre des militants de gauche. Les FARC ne l’ont pas oublié.