Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Donald Trump est en guerre contre la presse traditionnelle, qu’il qualifie de « diffuseurs de fausses nouvelles », mais le New York Times vient encore de provoquer une controverse avec ses révélations.
Donald Trump Jr, en compagnie de son beau-frère Jared Kushner et du directeur de campagne de l’époque, Paul Manafort, ont bien rencontré une avocate proche du Kremlin en juillet dernier. Le fils du président l’avoue dans un communiqué, pour le moins étrange, les trois plus proches conseillers de Donald Trump espéraient de ce rendez-vous des informations qui pouvaient affecter la campagne d’Hillary Clinton. L’intention de nuire est reconnue. Avec une grande candeur, Donald Trump Jr écrit : « Cette personne n’avait finalement rien d’intéressant à nous dire, la réunion a été inutile ».
Les proches de la Maison Blanche tentent de défendre la famille. Ils avancent le traditionnel argument de l’inexpérience. Comment la Maison Blanche peut-elle continuer de dire qu’elle n’a aucun lien avec Moscou ? Et que l’équipe Trump n’a pas recherché l’aide de la Russie dans cette campagne électorale ?
Des investigations sont en cours au Congrès et le dossier est entre les mains d’un enquêteur spécial.
Machination contre le président ?
Ces dernières révélations prennent des proportions qui embarrassent la Maison Blanche. La porte-parole a passé un mauvais moment, lundi, lors de son point quotidien. Sarah Huckabee Sanders parle de machination contre le président. « Don Junior n’est pas coupable de collusion pour influencer l’élection. Je répète, notre position est claire : personne dans l’équipe Trump n’est coupable de collusion. »
Mais cette déclaration ne satisfait pas les élus démocrates. Le sénateur Warner le confirme. Ils veulent auditionner les trois participants à cette réunion avec l’avocate russe : le fils ainé du président, son gendre, et son ancien directeur de campagne.
« C’est toujours la même chose. Des membres de la campagne Trump oublient opportunément des rendez-vous avec des Russes. Ce n’est que quand ils ont la preuve sous les yeux qu’ils se souviennent et reconnaissent ces réunions », réagit le sénateur démocrate.
Le président n’était au courant de rien, affirme la porte-parole. Mais cet énième rebondissement ravive l’intérêt sur ce dossier. Les services de renseignement et les élus de tout bord sont convaincus du piratage russe pendant la campagne électorale. Ces actions ont-elles été commises en concertation avec l’équipe Trump ? C’est ce qui n’est pas prouvé.