Ce mercredi 5 juillet, date qui marque l’anniversaire de la déclaration d’indépendance du Venezuela, les médias locaux craignaient un dérapage. Et c’est bien ce qu’il s’est passé avec cette attaque au sein de l’Assemblée nationale contre des élus de l’opposition.Il était 11h48, heure locale, lorsque la situation a dégénéré devant puis dans l’Hémicycle vénézuélien comme le détaille ce matin Tal Cual. Des « colectivos » chavistes, selon le quotidien, ce que l’on pourrait traduire par une sorte d’organisation communale qui soutient le gouvernement de Nicolas Maduro, ont attaqué les députés, les journalistes et toutes personnes qui se trouvaient dans l’enceinte de l’Assemblée.
Une scène très violente, selon Tal Cual, qui a duré environ 15 minutes, et au cours de laquelle au moins sept députés de l’opposition ont été blessés, dont cinq ont été hospitalisés, selon El Nacional. Les images montrent des visages ensanglantés, les journalistes présents sur place se sont quant à eux fait voler leur matériel. Des balles ont fusé, des véhicules ont été détruits, selon Julio Borges, le président de l’Assemblée nationale qui indique dans les pages d’El Nacional que cette situation a en réalité duré 9 heures puisque les députés ont ensuite été empêchés de sortir par ces partisans de Nicolas Maduro, une prise d’otage sous le regard complice des forces armées, selon Tal Cual.
Les réactions suite à cette attaque de l’Assemblée vénézuélienne
Pour l’éditorialiste d’El Nacional, un journal proche de l’opposition, ce qui s’est passé hier est le fruit de la dégradation morale de la révolution bolivarienne et sa cohabitation avec le crime organisé qui fait qu’aujourd’hui les partisans de Maduro, qu’ils soient civils ou militaires, plongent le pays dans l’abime. Dans cet article intitulé « la dictature et ses matons », l’éditorialiste explique que ce régime n’est même plus capable de contrôler ces « colectivos », ces organisations devenues criminelles, créées au départ dans l’intention de défendre la révolution, mais qui aujourd’hui ne cherche qu’à faire peur et à s’en prendre au peuple vénézuélien.
« Ils cherchent à obtenir par les armes ce qu’ils n’ont pu obtenir par le vote » titre La Verdad. La presse proche du pouvoir, elle, ne s’étend pas sur le déroulé de cette journée, mais à l’image d’Ultimas Noticias met en avant la condamnation de cette attaque par le président Nicolas Maduro et le ministre de la Défense le général Padrino Lopez. Une condamnation très timide estime El Nacional qui sous-entend que tout ça avait été planifié.
Par contre : condamnation unanime de cette attaque sur l’ensemble du continent. Juan Manuel Santos, le président colombien, l’a fermement condamnée et appelle une nouvelle fois au dialogue dans les pages d’El Tiempo. Mauricio Macri, le président argentin a également condamné cette attaque et a confirmé que son pays ne nommerait pas de nouvel ambassadeur à Caracas, selon Clarin. Au Chili, tout comme en Colombie, condamnation unanime du gouvernement et appel au dialogue, selon El Mercurio. Le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay, pays fondateurs du Mercosur, expriment tous leur rejet après cette invasion, précise O Globo, tout comme les États-Unis, le Canada ou encore le Mexique.
Au Brésil, les avocats de Michel Temer présentent leurs arguments
Ce mercredi : les avocats du président brésilien Michel Temer ont remis au Parlement les arguments de la défense face aux accusations de corruption dont il fait l’objet.La Folha de São Paulo consacre une grande partie de sa Une à cette affaire qui empoisonne le pays, selon le quotidien. Les avocats de Michel Temer ont une nouvelle fois répété qu’il n’avait commis aucun délit, que les accusations n’étaient pas fondées sur des preuves. La défense du président brésilien met en doute par exemple le fameux enregistrement audio où Michel Temer donnerait son aval pour acheter le silence d’un député.
Un enregistrement effectué à l’insu de Michel Temer jugé « illicite » et « techniquement douteux » par ses avocats. Les députés doivent désormais voter pour valider ou non la mise en accusation du président. Un vote aux deux tiers est nécessaire, précise O Globo, un scrutin qui pourrait intervenir rapidement selon un membre du gouvernement cité par le journal. Le quotidien précise que désormais les membres du PSDB, le parti de Michel Temer, craignent que plus le temps passe plus il existe un risque de défections de députés de leur camp lors de ce vote. D’où cette volonté d’aller vite.