Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
« J’apprécie les efforts du président Xi et de la Chine d’aider pour la Corée du Nord, mais cela n’a pas marché. Au moins, je sais que la Chine a essayé. » Comme à son habitude, le président Donald Trump trace sa ligne diplomatique à coup de tweets.
Ce message posté par Donald Trump le 20 juin, à la veille de la visite des officiels chinois à Washington, est une gifle pour son homologue Xi Jinping. Mais ce dernier le sait trop bien : toutes les tentatives de Pékin de raisonner le dictateur nord-coréen Kim Jong-Un ont en effet échoué.
Depuis février, la Chine dit avoir stoppé toute ses importations de charbon depuis la Corée du Nord, la privant de 40% de ses revenus en devises. Une sanction qui n’a pourtant pas fait plier le régime nord-coréen, d’autant que Pékin continue à lui fournir du carburant.
28 000 soldats américains stationnés en Corée du Sud
Quant aux initiatives diplomatiques, elles sont tombées dans l’oreille d’un sourd. En mars dernier, le ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi avait proposé un gel des programmes nucléaires et balistiques nord-coréens, en échange d’un arrêt des exercices militaires entre les Etats-Unis et la Corée du Sud. Une proposition « sensée » selon Pékin que Pyongyang a tout simplement ignorée.
A croire que la Chine ne met pas tout son poids dans la balance. La crainte de voir le « chaos » à sa porte est en effet trop grande. Au total, 28 000 soldats américains sont stationnés en Corée du Sud, et en cas de conflit, la Chine, liée à la Corée du Nord par un pacte d’assistance militaire, sera obligée de voler au secours de son pays voisin.