Explosion à Bogota: trois personnes tuées dont une jeune Française

Le centre commercial CC Andino était bondé hier à Bogota en cette veille de fête des Pères. C'est là, dans les toilettes des femmes au 2e étage qu'une bombe a explosé. Trois personnes ont été tuées dont une jeune Française de 23 ans. L'explosion a également fait 9 blessés. Le président colombien Juan Manuel Santos a aussitôt condamné cet attentat et ordonné l'ouverture d'une enquête.

Selon les premiers éléments communiqués par la police, l'explosion s'est produite vers 17H00 locales (22H00 GMT) dans les toilettes des femmes du centre commercial CC Andino, situé dans une zone très fréquentée de la capitale colombienne.

Les victimes sont trois jeunes femmes selon les premières informations, dont une jeune Française venue en Colombie pour « fournir un service social dans un collège d'un quartier populaire de Bogota durant six mois », a indiqué le maire de la capitale, Enrique Peñalosa dans un point presse. La jeune femme était accompagnée de sa mère, selon l'ambassadeur de France en Colombie.

Neuf personnes ont également été blessées dont une autre Française. La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête de flagrance pour « assassinats et tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste », procédure classique en pareille situation.

Le président colombien Juan Manuel Santos a condamné l'attentat, s'est rendu sur place et a ordonné au chef de la police nationale, le général Jorge Nieto, d'ouvrir une enquête. Le service de police de Bogota analyse les vidéos de surveillance du centre commercial.

Le maire de Bogota, Enrique Peñalosa, a indiqué qu'il ne pouvait dire encore « quel groupe pourrait être derrière cet attentat ». « Il n'y a pas encore d'indices clairs », a de son côté déclaré le président Santos.

A qui profite l'attentat ?

L'attentat visait des civils, un samedi, alors que les Colombiens faisaient leur courses en perspective d'un long week-end, le lundi étant un jour férié. 

Des rumeurs ont mis en cause l'ELN, l'Armée de libération nationale qui a rapidement et fermement condamné l'attentat, condamnant les attaques contre les civils et faisant part de sa solidarité avec les victimes, rapporte notre correspondante en Colombie, Najet Benrabaa.  Ce groupe de guérilla en actuellement en discussion avec le gouvernement à Quito, en Equateur, pour négocier un accord de paix comme celui des Farc, finalisé en novembre dernier.

En février dernier, l'ELN avait revendiqué un attentat dans la capitale qui avait fait un mort et des blessés. Il visait une patrouille de police spécialisée dans la répression des manifestations.

Sur Twitter encore, le chef des FARC, Rodrigo Londoño, alias « Timochenko », a lui aussi déploré l’attentat et exprimé sa solidatité avec les victimes.

Le président Santos a lui condamné « ceux qui tentent de dérailler le processus de paix ». Ils « n’auront pas gain de cause », a assuré le président colombien. « Vous pouvez être sur les auteurs seront poursuivis sans relâche. Nous avons l’expérience de mener ce type d’enquête et la ferme volonté de punir les auteurs. »

Des sources policières rapportent que le Clan del Golfo, un groupe d'anciens paramilitaires d'extrême-droite reconverti dans le narcotrafic avait proféré des menaces d'attaques.

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