Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
A chacune de ses déclarations désormais, Joesley Batista fait trembler le Brésil. Le chef d'entreprise avait déjà déclenché un séisme politique à la mi-mai en remettant aux autorités un enregistrement sonore dans lequel Michel Temer semblait donner son accord pour acheter le silence d'un ex-député aujourd'hui en prison. Ses révélations ont déjà conduit la Cour suprême à ouvrir une enquête contre Michel Temer pour corruption passive et entrave à la justice.
Le magnat de l’agroalimentaire, patron de la multinationale JBS, a décidé d’attaquer de front le président brésilien. Il a accordé une interview, sa première depuis son accord de collaboration avec la justice en échange d’une remise de peine, à l’hebdomadaire Epoca.
Joesley Batista y accuse de nouveau le président brésilien de lui avoir demandé de financer ses campagnes électorales, estimant que Michel Temer n’avait « pas beaucoup de pudeur pour parler d'argent ». Dans un communiqué, le président a immédiatement réagi, qualifiant Joesley Batista de « bandit notoire » et niant toutes ses accusations de corruption.
Le président brésilien a été absous par le tribunal électoral il y a une semaine. Il était accusé d’avoir financé sa campagne électorale de 2014, menée avec Dilma Rousseff aujourd’hui destituée, grâce à des pots-de-vin. Michel Temer est aujourd’hui pourtant plus que jamais en sursis.