Venezuela: rejet du recours de la procureure générale

Au Venezuela, le Tribunal suprême de justice a rejeté lundi 12 juin le recours en annulation déposé par la procureure générale de la République contre l'Assemblée nationale constituante convoquée par le président Nicolas Maduro. Luisa Ortega Diaz avait en effet déposé un recours «—demandant que les décisions du Conseil national électoral concernant la Constituante soient déclarées nulles—». Avant d'appeler les Vénézuéliens «—à refuser la Constituante et à se rendre au Tribunal suprême de justice pour adhérer à son recours—». Une prise de position forte qui s'ajoutait à une série de critiques depuis plus de 2 mois de la part de la responsable du ministère public et qui en fait aujourd'hui une voix discordante au sein des institutions de l'Etat. Face à la décision des magistrats de ce lundi, elle n'a d'ailleurs pas tardé à contre-attaquer.

Avec notre correspondant à Caracas,  Julien Gonzalez

Face à la décision des magistrats, les réactions ne se sont pas fait attendre, notamment du côté de l'opposition dont les partisans venus soutenir le recours de la procureure devant le Tribunal suprême de justice, le TSJ, se sont retrouvés bloqués par la Garde nationale. Le vice-président de l'Assemblée nationale a condamné cette décision rendue « en un temps record » qui « accentuera les divisions au sein du chavisme ».

Surtout, la principale intéressée Luisa Ortega Diaz n'a pas tardé à repartir à l'offensive. Dans ce bras de fer avec le TSJ, la procureure générale de la République a déposé un nouveau recours pour contester la désignation de 33 magistrats datant du 23 décembre 2015. Quelques jours avant la passation de pouvoirs à l'Assemblée nationale où l'opposition était devenue majoritaire, les députés pro-Maduro avaient en effet nommés ces nouveaux magistrats pour siéger au TSJ. Ce lundi, Luisa Ortega Diaz a pointé du doigt « les irrégularités dans le processus de sélection de ces magistrats » et a demandé « leur retrait immédiat ».

Une série de critiques de la part de la procureure qui n'est pas sans effets : ce lundi, elle a dénoncé des menaces contre elle et sa famille, « tenant d'ores et déjà le gouvernement pour responsable s'il venait à leur arriver quelque chose ».

Lundi soir, le président du TSJ a condamné les attaques « terroristes », selon ses mots, qui ont été commises dans la journée contre le siège de la magistrature dans le quartier de Chacao et a décidé de déplacer cette instance dans un autre lieu, considérant que « cette zone est un territoire sans loi ».

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