Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Cela fait maintenant plus de deux mois que l'opposition vénézuélienne manifeste presque quotidiennement contre le gouvernement chaviste, et plus récemment contre l'Assemblée nationale constituante convoquée par le président Nicolas Maduro via une élection qui se tiendra le 30 juillet prochain.
Mort de l'adolescent: deux versions contradictoires
Une nouvelle fois, les manifestants n'ont pas pu accéder ce mercredi au siège des institutions, au centre de la capitale, en raison des barrages des forces de l'ordre et des tirs de gaz lacrymogènes. Bilan de la journée : un adolescent est mort, portant le nombre de victimes à 66 morts depuis le début des manifestations et troubles début avril.
Le ministère de l'Intérieur et l'opposition se renvoient la responsabilité de la mort du garçon. Le député Miguel Pizarro, en pleurs, a raconté qu'il se trouvait à côté de Neomar Lander quand il est mort. Un autre député, José Manuel Olivares, médecin de profession, a confirmé la mort de l'adolescent à cause, selon ses mots, « de l'impact d'une bombe lacrymogène dans la poitrine ».
L'avertissement du ministre de la Défense
Le ministère de l'Intérieur n'a pas tardé à réagir, précisant que la mort du jeune homme était due à « l'explosion d'une arme de fabrication artisanale - un mortier - qu'il manipulait ». Deux versions contradictoires donc, alors que le ministre de la Défense avait lancé un avertissement la veille : « Je ne veux pas voir un garde national de plus en train de commettre des atrocités dans la rue. »
« M. le ministre de la Défense, donnez l'ordre que la Constitution soit respectée et mettez fin à la répression », a interpellé mercredi soir la députée Delsa Solorzano. L'opposition a confirmé qu'elle débattrait ce jeudi à l'Assemblée d'une motion de censure contre le ministre de l'Intérieur Néstor Reverol. Et d'appeler à marcher en fin d'après-midi en hommage à l'adolescent.
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