Venezuela: «Avec ces annonces, Maduro veut faire croire que c'est un démocrate»

Nouvelle manifestation ce mercredi au Venezuela à l'appel de l'opposition qui avait appelé à défiler à Caracas en direction du Conseil national électoral pour rejeter la future Assemblée constituante « populaire » convoquée par Nicolas Maduro. Une marche alors que le Conseil national electoral a annoncé mardi soir que l'élection de l'Assemblée constituante se déroulera « à la fin du mois de juillet ». Selon les bases présentées ce mardi par le président au moment de signer le décret fixant les modalités d'élection des 540 membres de l'Assemblée, une partie d'entre eux seront élus par des secteurs de la société comme les indigènes ou les paysans par exemple.

Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez

« Conseil national électoral : complice ! » : c'est ce que crient les manifestants défilant sur la Francisco de Miranda, une des artères principales de Caracas. Parmi eux, Marlene Espinoza. Elle est venue dénoncer « l'absence d'indépendance » de l'instance en charge d'organiser l'élection de l'Assemblée constituante.

« Tout ça a été préparé à l'avance, assure-t-elle : il est impossible que dans ce délai de quelques heures, le Conseil national électoral ait eu le temps d'analyser le corps électoral de l'Assemblée constituante dans le décret pour pouvoir l'approuver. Cela démontre que le pouvoir électoral est totalement aligné sur le président de la République. »

L'autre annonce que rejettent ces manifestants concerne les élections régionales. Le Conseil national électoral a précisé ce mardi soir que ce scrutin, qui aurait dû avoir lieu en décembre dernier selon la Constitution, se déroulera le 10 décembre prochain. « Une farce », selon Erwin Penin.

« Pour moi, ce scénario ne va pas avoir lieu : il n'y aura pas d'élections régionales en décembre parce qu'en élisant une Assemblée constituante avant, ils pourront modifier la Constitution et ils pourront même supprimer les gouverneurs des régions selon leur bon vouloir. Le plus grave dans tout ça, c'est qu'avec ces annonces, Maduro veut faire croire au monde que c'est un démocrate qui convoque des élections mais tout ça c'est du mensonge ! »

Alors que le Tribunal suprême de justice a ordonné à huit maires d'opposition, dont ceux de Caracas, d'empêcher des barricades sous peine de prison, l'opposition a appelé à poursuivre les manifestations.


Plus d'une cinquantaine de morts en deux mois

Le bilan des victimes s'est encore alourdi : ce mercredi, un étudiant de 22 ans est mort dans une manifestation dans l'Etat de Bolivar, au sud-est du pays. Au total, le bilan des victimes est de 57 morts dans les marches et les violences depuis début avril selon la justice.

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