Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
19 heures. Certains sortent leur lampe torche, d'autres allument des bougies pour éclairer la nuit. Pour tous ces Vénézuéliens, il n'y a pas d'heure pour se mobiliser contre le gouvernement chaviste, comme l’explique Maria Angel Palacio : « Le jour, la nuit, le weekend, il faut être dans la rue tous les jours et tout le temps, et pas uniquement le lundi, le mercredi et le vendredi par exemple ! Je crois que tous ici nous sommes venus chercher la lumière, la lumière qui illumine le Venezuela et nous aide à sortir de cette obscurité si laide dans laquelle nous vivons. C'est pour ça que je suis venue : pour faire briller et entrer la lumière dans le pays. »
Une messe a été prononcée en hommage aux plus de 40 personnes décédées pendant les manifestations depuis début avril. Javier Ortega dénonce une « escalade de la violence », alors que tous les tués de cette semaine l’ont été par balles. Il espère qu'il n'y aura « pas un mort de plus dans les manifestations » et dénonce un « chiffre de morts alarmant ». « En si peu de temps, ça fait une moyenne d'un mort par jour, c'est de la folie ! » Il ne sait pas « quel chiffre » le bilan des décès va atteindre avant « un changement de gouvernement définitif ». Pour lui, pas de doute, « le gouvernement a totalement perdu le contrôle : ça ne lui importe plus de sauver les apparences, maintenant, il utilise des armes à feu. »
Nouvelles manifestations ce jeudi
Dans ce climat de tension, Nicolas Maduro a ordonné ce mercredi le déploiement de 2 600 militaires dans l'Etat de Tachira dans le cadre du « plan Zamora », de rétablissement de l’ordre contre un supposé coup d’Etat. Alors que, dans la nuit de mardi 16 et mercredi 17 mai, des dizaines de commerces ont été saccagés et deux commissariats incendiés dans cet Etat près de la frontière colombienne, le ministre de la Défense Vladimir Padrino Lopez justifie l'envoi des troupes et dénonce ce qu'il considère comme les « discours mensongers » des médias et de l'opposition.
Pas de quoi décourager l'opposition, qui a appelé à continuer les manifestations ce jeudi.