Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Certains tapent sur des casseroles, d'autres portent des pancartes demandant « la fin de la répression ». Ces grands-parents ont tous quelque chose en commun : ils marchent « pour leurs petits-enfants ». Parmi eux, Gilma Bernal, une grand-mère de trois petits-enfants, avait du mal à contenir ses larmes : « Je suis là pour tous ces héros, ces étudiants, ces jeunes qui sont morts dans les manifestations. Ils pourraient être mes petits-enfants. Avant, on vivait beaucoup mieux : on trouvait de tout, on travaillait beaucoup, mais on avait de tout. Aujourd'hui, je dois faire la queue pour m'assurer d'avoir de quoi donner à manger au petit-déjeuner ou au déjeuner à mes petits-enfants quand ils viennent. Avec ce gouvernement, mes petits-enfants n'ont pas de futur. »
Une colère et une impuissance partagées par Carlos Dano. Retraité de la fonction publique, il est également venu dénoncer la précarité des conditions de vie des personnes âgées. « On vient de nous augmenter les pensions de retraite à 85 000 bolivars, l'équivalent de 15 euros au taux de change parallèle. Avec cette pension, je peux m'acheter un grand carton d'œufs, 500 g de fromage et pas grand-chose de plus, témoigne le retraité. Je n'ai même pas assez pour m'acheter les médicaments pour soigner mes problèmes de tension, car cela coûte plus de 40 000 bolivars. Avec l'inflation la plus forte au monde, c'est la pension de retraite la plus misérable que l'on puisse trouver sur cette planète terre. »
Le gouvernement a répondu à ce mouvement de colère en organisant dans le centre-ville un rassemblement de retraités acquis à sa cause.