Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Vêtues de blanc de la tête au pied, les Vénézuéliennes ont défilé sur l'autoroute principale de Caracas sur plusieurs kilomètres. Parmi elles, Miriam Jorge : à 62 ans, cette grand-mère n'a manqué presque aucune des manifestations depuis un mois. Ce samedi, elle est venue marcher - selon ses mots - « contre la répression ».
« Cette marche est symbolique, déclare-t-elle : en ce moment, c'est la mère qui pleure la mort de tous ces jeunes qui ont été tués la semaine dernière ou cette semaine notamment. Nous sommes toutes réunies en ce moment : ces fils qui ont été tués, ce sont les enfants de toutes les mères Vénézuéliennes parce que ça nous fait du mal à nous toutes. »
Une fleur à la main, Jileny Naja marche ce samedi en tant que femme... mais elle aussi surtout en tant que mère. Malgré l'insécurité, cette employée du secteur pharmaceutique ne veut pas se résigner à fuir son pays avec son fils.
« Je marche pour mon fils, il a 16 ans, et je veux un pays libre pour lui, explique Jileny Naja. Je veux qu'il puisse profiter de notre pays sans restrictions, sans avoir tous les jours peur d'être tué ou d'être volé. Je veux un futur pour mon fils. Il n'a connu que Chavez ou Maduro, et je veux qu'il connaisse ce qu’est la démocratie. »
Au niveau d'un barrage des forces de l'ordre, des députées ont finalement remis un document d'exigences à la vice-ministre de l'Intérieur.
Les pro-Maduro aussi
Par ailleurs, côté chaviste, les femmes soutenant le président Nicolas Maduro se sont également mobilisées ce samedi dans le centre de la capitale.
Selon le mot d'ordre, elles se sont rendues au siège du Défenseur du peuple, une sorte de médiateur au Venezuela, « pour défendre la patrie et appeler à la fin des violences ».