Le paramilitaire Luis Muiña avait été condamné en 2011 à 13 ans de prison pour tortures, enlèvements et autres crimes contre l'humanité pendant la dictature. Il avait à plusieurs reprises demandé à bénéficier de la loi dite « deux pour un », en vain. Cette fois, la Cour suprême a donc accédé à sa requête, ce qui a provoqué la colère des associations de défense des droits de l'homme.
« Selon cette décision, cette loi pourrait bénéficier à des centaines de responsables de la répression qui ont été en prison préventive et qui peuvent désormais obtenir des réductions de peines très importantes et même demander une remise en liberté après avoir purgé les deux tiers de leur condamnation, explique Estela de Carlotto, la fondatrice des Mères de la Place de Mai.
Pour le peuple, le message est très clair: cette décision ne nous touche pas directement car nous avons déjà subi le pire il y a quarante ans. En revanche, elle va nuire aux enfants, aux petits-enfants, et aux arrière-petits-enfants du peuple. Ce qui n'est pas jugé et pas condamné est amené à se répéter, d'une autre façon ! Mais celui qui pense autrement pourrait subir un jour ce que nos propres enfants ont subi : les 30 000 disparus » , s’emporte-t-elle.
Le ministre de la Justice German Garavano s'est montré prudent sur la décision de la Cour suprême. Mais selon lui, cette loi est l'une des pires de l'histoire du pays, et ne devrait en aucun cas être appliquée.