« Ce sera la plus importante mobilisation de l'histoire vénézuélienne », promet la MUD. Pour ce 1er-Mai, la coalition d'opposition voit les choses en grand. A partir de 26 points de rassemblement situés dans les différents quartiers de Caracas et de sa banlieue, les manifestants se dirigeront vers deux lieux symboliques: le siège du Conseil national électoral et le Tribunal suprême de Justice.
Les adversaires du président Maduro réclament un calendrier pour l'organisation d'élections générales et le remplacement des juges du Tribunal suprême. Ces magistrats avaient mis le feu aux poudres, fin mars, en essayant de s'octroyer les pouvoirs législatifs.
Appel à la désobéissance civile
Des marches similaires sont organisées en même temps dans l'ensemble des 24 Etats du pays. Dans trois d'entre eux, les gouverneurs chavistes ont interdit par décret toute manifestation. La MUD appelle les citoyens concernés à la désobéissance civile.
L'opposition a par ailleurs reçu ce week-end un soutien inattendu : la Fédération vénézuélienne des travailleurs de la santé demande à tous les travailleurs des secteurs publics et privés de rejoindre la MUD dans la rue, pour que la fête du travail devienne « une lutte commune en faveur de la démocratie. Démocratie que le gouvernement a pris en otage ».
L'opposition rejette l'appel au dialogue lancé par le pape
Les conditions du dialoge ne sont pas réunies, selon la Table de l’unité démocratique, la coalition de l’opposition. Un avis partagé par l’un de ses dirigeants, le gouverneur Henrique Capriles. « Les Vénézuéliens sont des gens ouverts au dialogue, assure l'opposant. Mais un dialogue sans résultat est un dialogue inutile. Le pays a besoin d’un accord national. Mais la volonté pour y arriver ne dépend pas de l’opposition mais du gouvernement ».
Or le gouvernement assure être ouvert à des discussions. Lors de sa traditionnelle émission dominicale, le chef de l’Etat, Nicolas Maduro, s’est directement adressé au président de l’Assemblée Nationale, Julio Borges, un des fondateurs du parti Justice d’abord (PJ) de l’ancien candidat de l’opposition à la présidentielle, Henrique Capriles Radonski. « Cela fait 16 semaines que vous êtes en train de me fuir, a déclaré Nicolas Maduro. Je suis prêt à un dialogue avec vous. N’importe où et n’importe comment. Nous savons quel chemin notre pays doit prendre et j’aimerais discuter avec vous en tant qu’acteur politique mais vous avez refusé le dialogue ».
Nicolas Maduro qui a également annoncé ce dimanche une augmentation du salaire minimum. C’est la 15ème fois en quatre ans. Mais il n’est pas sûr que cela suffise à calmer la grogne des Vénézuéliens qui sont confrontés à une inflation galopante ainsi qu’à une pénurie d’aliments et de médicaments sans précédent.