Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
« Force et foi ». C'est la consigne de Leopoldo Lopez inscrite sur le T-shirt d'Elizabeth. Depuis presque un mois, cette jeune femme a été de toutes les manifestations. Ce vendredi, elle marche selon ses mots « pour que tous les prisonniers politiques soient libérés ».
« Il y a beaucoup plus de 100 prisonniers politiques et ils ne sont pas seulement détenus à Caracas, il y en a dans toutes les régions du pays, explique-t-elle. Il y a des étudiants emprisonnés pour penser différemment. Je ressens de la douleur mais aussi de la rage. Je n'espère rien de bon de ce gouvernement mais l'espérance est la dernière chose que l'on peut perdre. C'est pour ça que je suis dans la rue et je continuerai à manifester autant de fois que ce sera nécessaire. »
En contrebas de la prison militaire, les forces de l'ordre empêchent d'aller plus loin. Quelques députés d'opposition engagent une session parlementaire improvisée. « Leopoldo Lopez est en prison pour les mots qu'il a prononcés, pour le message qu'il a donné aux Vénézuéliens, dénonce Juan Andrés Mejia, député et aussi l'un des leaders du parti de l'opposant emprisonné. En plus, il est en isolement depuis près d'un mois : il n'a pas droit à la visite de sa famille ni de ses avocats. Nous, ses compagnons de parti politique, nous n'avons jamais pu entrer dans la prison depuis 3 ans. Tout ça démontre que c'est un prisonnier politique. »
Cela fait presque un mois que l'opposition manifeste presque tous les jours à Caracas mais aussi dans tout le pays contre le président Nicolas Maduro. Objectif : maintenir la pression et obtenir notamment une élection présidentielle cette année. Au total, 29 personnes sont mortes au cours de troubles depuis le début du mois d'avril dans le pays dont 18 personnes tuées au cours de manifestations anti ou pro-gouvernementales. L'opposition a d'ores et déjà appelé à manifester de nouveau ce lundi.