Avec notre correspondante à Manille, Marianne Dardard
Le « code de conduite » négocié avec Pékin sera-t-il légalement contraignant ? Le président philippin Rodrigo Duterte a soigneusement évité tout propos susceptible de froisser le géant chinois durant le sommet de l'Asean (l'Association des nations d'Asie du Sud-Est) organisé cette semaine aux Philippines.
L'Asean est composée de dix pays membres dont au moins quatre sont en conflit avec Pékin en mer de Chine méridionale : le Vietnam, la Malaisie, le sultanat de Brunei et les Philippines, premier et seul pays à avoir saisi la justice. Il y a un an, le tribunal international de La Haye a d'ailleurs déclaré « illégitimes » les revendications chinoises dans la région.
Au cours de ce sommet de l'Asean présidé cette année par Rodrigo Duterte, qui cherche à se rapprocher de Pékin pour des raisons économiques, les pays membres ont néanmoins semblé encore plus divisés pour exiger conjointement un « code de conduite » légalement contraignant pour Pékin.
Jusqu'au bout, les diplomates chinois ont fait pression en coulisses pour faire retirer de la déclaration finale de l'Asean le terme « militarisation », en référence aux accusations d'installations de missiles sur des îlots artificiels.
Le président Donald Trump a également invité samedi son homologue philippin à se rendre à Washington, lors d'une conversation téléphonique dans laquelle ils ont parlé de sécurité régionale et de « la menace posée par la Corée du Nord », a annoncé la Maison Blanche.