Venezuela: des commerces saccagés dans un contexte effervescent

Au Venezuela, alors que des manifestations anti-Maduro ont lieu depuis trois semaines, plusieurs magasins ont été saccagés dans la nuit du 20 au 21 avril, dans un quartier au sud-ouest de Caracas, après une mobilisation de l'opposition.

Avec notre correspondant à Caracas,  Julien Gonzalez

Epiceries, boulangeries, nombreux sont les commerces saccagés dans le quartier pauvre d'El Valle, au sud-ouest de la capitale vénézuélienne. Cette commerçante tient un petit magasin de nourriture depuis plus de vingt ans. Ce vendredi 21 avril, il ne lui reste plus rien.

« Les trois grilles de mon magasin ont été détruites, se plaint-elle. Ils ont pris absolument tout ce que j'avais. C'est la première fois que ça m'arrive. Des gens profitent de la situation, il faut dire que les gens ont faim : en faisant ça, ils pensent que ça va régler leurs problèmes. Je trouve ça injuste. »

Contexte de tension

La faim à l'origine de ces saccages ? Sonia Roja évoque en tout cas des actes commis par des personnes armées. Gérante d'un petit magasin sur la rue Cajigal, elle aussi a tout perdu en une nuit.

« Le poulet, le fromage, la charcuterie, il n'y a plus rien, se plaint-elle. Même les ampoules. Nous n'avons rien pu faire, ni même les policiers face à ces tous ces gens qui étaient plus armés qu'eux. C'est du vandalisme. Nous n'avons rien à voir avec la politique, ni du chavisme, ni de l'opposition : nous sommes simplement des gens qui travaillons pour que les gens puissent avoir de la nourriture tous les jours ».

Face à ces actes, le camp chaviste et l'opposition se sont accusés l'un l'autre d'envoyer « des bandes criminelles » ou « des infiltrés » pour provoquer des violences.

Onze personnes sont mortes au cours de ces pillages, la majorité électrocutée, les autres par armes à feu. La justice a ouvert une enquête sur ces faits qui interviennent dans un contexte de grosse tension dans le pays.

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