Venezuela : «Aujourd’hui plus que jamais, nous allons lutter»

La crise politique s’aggrave au Venezuela. Le principal opposant au président Maduro vient d’être écarté de la présidentielle de 2018. Henrique Capriles a été déclaré vendredi 7 avril inéligible pour 15 ans par la Cour des comptes. Lors d'une conférence de presse vendredi, ce dernier a immédiatement assuré qu’il resterait à son poste et appelé les Vénézuéliens à manifester ce samedi.

« Votre inéligibilité, vous pouvez vous la mettre là où le soleil ne brille pas ! » Le message d’Henrique Capriles est clair. Le chef de l’opposition ne compte pas abandonner son poste de gouverneur de l'Etat de Miranda (Nord), ni son combat contre Nicolas Maduro, après la sanction à 15 ans d'inéligibilité dont il fait l'objet.

« Chers camarades, peuple de Venezuela, ici, le seul qui soit inéligible, le seul pour l'instant qui soit incapable de remplir son mandat dans ce pays, c'est Nicolas Maduro Moros. Les gens me demandent ce que nous allons faire ? Je vous le dis, c’est le moment de l’unité, aujourd’hui plus que jamais, nous allons lutter », a immédiatement réagi Henrique Capriles.

« L’élection présidentielle risque de ne pas être un scrutin ouvert et compétitif, mais une farce privée des principaux acteurs de l’opposition », a pour sa part lâché un ancien dirigeant de la Table de l'unité démocratique (MUD), la coalition de l’opposition.

Henrique Capriles a appelé les Vénézuéliens à manifester ce samedi, comme prévu. Jeudi, l’ancien candidat à la présidentielle avait déjà pris la tête d’une manifestation qui avait réuni 10 000 personnes à Caracas. Celle-ci avait pour but d’obtenir des élections anticipées, ce que refuse le président Maduro, et de dénoncer « une tentative de coup d’Etat ». En effet, la semaine dernière, la Cour suprême s’était brièvement arrogé les pouvoirs du Parlement dirigé par l’opposition, avant de faire machine arrière. Depuis janvier 2016, la Cour suprême a déjà réussi à faire annuler toutes les décisions du Parlement.

Il y a deux ans, l’opposant Leopoldo Lopez avait déjà été condamné à 14 ans de prison. Pour l’ONG Human Rights Watch, si on y ajoute cette inéligibilité d’Henrique Capriles, « la façade démocratique de Maduro relève désormais de la fantaisie ».

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