Le juge Neil Gorsuch est un conservateur qui ne fait pas mystère de ses positions, rappelle notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio. Son arrivée à la Cour suprême aura forcément une influence sur l'évolution de la société américaine, puisqu'elle redonnera aux conservateurs la majorité absolue dans cette institution qui tranche en dernier ressort les débats sur la constitutionnalité des lois.
C'est pourquoi les démocrates, qui ont une minorité de blocage au Sénat, ont décidé de faire obstruction à sa nomination. Ils sont déjà 41 à s'y être publiquement déclaré opposés. Le choix du juge Gorsuch pour la Cour suprême est « un choix très hostile », avait déclaré Nancy Pelosi, chef de l’opposition à la chambre des représentants.
Une tactique qui ne les mènera pas loin. Les républicains, par la voix du sénateur John Cornyn, ont annoncé leur intention de changer la règle. Un juge à la Cour suprême pourra désormais être élu avec 51 voix, la majorité simple, et non plus avec 60 voix. « Jamais une obstruction politique n'a atteint son objectif pour un juge à la Cour suprême. Et ça ne va pas commencer cette semaine ! Le juge Gorsuch sera nommé », a affirmé le numéro deux des républicains au Sénat.
Le changement de règle est une tactique que les démocrates ont appliquée en leur temps, au grand dam des républicains lorsqu'ils étaient minoritaires au Sénat. C'est donc un retour de boomerang pour l'opposition. Mais le Parti démocrate, poussé par une base turbulente, n'avait pas vraiment le choix.
Donald Trump approuve ce changement de règle, familièrement appelée « option nucléaire ». Car le président a besoin de tenir, au moins, cette promesse de campagne. Ses échecs sur l'immigration et ObamaCare commencent à peser sur un parti républicain plus désuni que jamais.