D'ici trois mois, l'administration chargée du commerce doit établir une liste, pays par pays et produit par produit, des cas de triche dans les échanges commerciaux avec les Etats-Unis, ou d'accords par trop défavorables à l'industrie américaine et à ses emplois. Selon l’administration Trump, ils creusent année après année le déficit commercial des Etats-Unis envers ses partenaires.
Le président américain veut ainsi mettre fin aux abus du libre-échange, fidèle en cela à ses promesses de protéger avant tout les intérêts américains. Selon le secrétaire au Commerce Wilbur Ross, les pays dans le collimateur sont nombreux et sur tous les continents : Chine, Japon, Corée du Sud, Vietnam, Inde pour l’Asie, l’Allemagne, la France, la Suisse, l’Italie, l’Irlande pour l’Europe et le Canada et le Mexique pour le continent américain.
Cette liste une fois établie devrait servir de base à la remise en cause d'accords commerciaux multilatéraux et à la réforme, selon les vœux américains, de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), dont le but est précisément la libéralisation des échanges.
Réactions immédiates
Plusieurs pays visés dénoncent la remise en cause d'accords commerciaux internationaux et les tentations protectionnistes de l'administration Trump. L’Allemagne a vivement réagi. La ministre de l'Economie Birgit Zypries soutient que les raisons du déficit commercial américain avec l’Allemagne, qui a effectivement doublé en 10 ans, ne se trouvent pas simplement à l'étranger, mais dans la compétitivité des entreprises allemandes. Elle entend le faire savoir lors d'un déplacement à Washington le mois prochain.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a de son côté tenté de relativiser l'offensive américaine contre les accords internationaux en plaidant pour une croissance partagée.
Quant au chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni, dont le pays est également accusé d'abuser du libre-échange, il appelle à réaffirmer lors du G7 en mai prochain la confiance dans des économies et des sociétés ouvertes sur lesquelles, selon lui, ont été bâties des décennies de prospérité.