Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Venus de tout le pays, les enseignants ont rempli la Place de mai. Ils sont en colère. Accueilli en héros, Roberto Baradel, le dirigeant syndical le plus en vue, rappelle leurs revendications et défie le gouvernement : « Nous sommes des centaines de milliers d'enseignants, c'est une marche historique. Le gouvernement ne peut pas nous ignorer. Nous sommes les enseignants de la République, nous réclamons d'être traités avec respect et un salaire digne. »
Si la principale préoccupation est salariale, les manifestants affirment vouloir défendre l'école publique menacée par la politique économique libérale du président Mauricio Macri. « Je marche pour le salaire mais aussi pour une école digne, explique María José, enseignante dans une école rurale. Dans mon établissement, nous n'avons plus que trois pesos cinquante par enfant pour la cantine. Et les lundis, nous les professeurs devons mettre la main à la poche parce que les gamins ont faim. »
La démonstration de force des enseignants est une alerte pour le gouvernement. S'il ne fait pas une ouverture sur les salaires, il devra faire face à une mobilisation massive le 6 avril, pour la première grève générale de l'ère Macri.