Argentine: des manifestations contre les mesures d’austérité

En Argentine, le gouvernement du président de centre-droit Mauricio Macri vit une rentrée sociale difficile. Alors que les enseignants, qui réclament des augmentations de salaire, sont en grève, la puissante centrale syndicale CGT a organisé une manifestation, mardi 7 mars, pour protester contre les licenciements, la vie chère, et pour réclamer un changement de politique économique. Mais les dirigeants syndicaux ont évité la rupture avec le gouvernement, ce qui a suscité des incidents en fin de manifestation.

Avec notre correspondant à Buenos AiresJean-Louis Buchet

Des dizaines de milliers d'Argentins ont manifesté, mardi 7 mars, au son des tambours. Si les militants sont heureux d'avoir protesté contre le gouvernement, ils restent quelque peu déçus par les résultats de la manifestation. « Ce gouvernement est résolument contre les travailleurs et la classe ouvrière. Il veut gouverner pour des gens comme eux, des chefs d'entreprise. Il faut une grève ! », estime Cristian, ouvrier métallurgiste.

Sabrina, employée de la santé publique, appelle elle aussi à une grève générale : « Ce qui me préoccupe le plus, et me fait mal, c'est la quantité de postes de travail qui ont été perdus depuis que Macri est au pouvoir. Et il y a aussi l'inflation ! Nos dirigeants doivent écouter ce que demandent les gens : qu’on appelle à une grève générale. Il y a longtemps qu'on le demande, mais ils font la sourde oreille, parce qu'ils veulent donner une opportunité au gouvernement de réagir et amorcer un changement. »

En effet, les dirigeants syndicaux n'ont pas appelé à la grève générale. Ils se contentent d'en évoquer la menace pour les prochaines semaines. Ils veulent donner une chance au gouvernement d'arriver à un accord avec les enseignants, en grève depuis le début de la semaine, qui servirait de référence pour les négociations salariales à venir dans les autres branches. Mais si la reprise qu'annoncent les autorités ne vient pas et que les licenciements continuent, cela ne suffira pas.

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